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Fabellicula
3 mars 2010

Automne (je sais, c'est pas de saison)

   Bonjour ! Je n'ai absolument pas le temps de m'occuper du blog ces temps-ci. Une petite note quand même pour vous montrer un poème que j'avais envoyé au concours de poésie de la Sorbonne. Je n'ai certes pas remporté de premier prix, mais je figure dans les poèmes "sélectionnés", qui l'aurait cru ?! Ce qu'il ne faut pas dire puisque c'était un concours de "poésie", c'est que je ne sais pas vraiment si ç'en est, je ne me suis pas posé la question en fait ; un avis ? Pour ma part, je n'en suis pas entièrement satisfaite : les sensations, les sons que je voulais y sont à peu près mais il y a encore des mots qui ne me plaisent pas. Voici la chose, donc :

   Sous la mousse d'un arbre, vous vous êtes couché ; la râpe de son écorce contre votre joue, la bosse d'une racine contre votre dos. Entre vos doigts, l'herbe frissonne, insaisissable. Vous entendez l'odeur de la terre s'approcher, vous envelopper, glisser dans votre nez. Elle imprègne vos poumons, les libérant tout à fait. De là, le frais coule dans tout votre corps. Une à une, les feuilles humides et lourdes se détachent des branches. Vous sentez sur vos genoux l'air qu'elles déplacent dans leur chute. Elles viennent s'écraser sur ce qu'il reste visible de vous, elles viennent froisser la mousse qui vous recouvre ; vous accablent d'un poids toujours plus grand. Votre nuque, vos coudes, vos fesses, vos talons pénètrent dans la terre. Les racines s'agrippent à vos mains, s'insinuent en vous, dans un frottement grinçant. De la pluie qui se met à tomber, vous ne sentez plus que l'odeur qui coule jusqu'à votre bouche, chargée de végétal. L'humidité vous parvient, vous la sentez infiltrer vos lèvres, se frayer un chemin entre vos dents, imprégner votre langue pour la gonfler. Le son que chaque goutte, que chaque feuille fait sur votre peau de mousse fait vibrer chacun de vos os, fait raisonner votre crâne. Les dernières odeurs de végétal s'éteignent, ce n'est plus que l'odeur de la terre, des racines, de l'humidité putride qui gagne les feuilles. À l'odeur chargée de la pluie succède l'absence de la neige qui vous recouvre d'un dernier manteau.

   Et pour les jours à venir, et bien je risque d'être au moins aussi peu présente que ces derniers temps. Sauf si vous voulez une dissertation d'histoire, vous voulez une dissertation d'histoire ?

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Commentaires
B
Compliments.Je vote pour la dissertation.A+
Fabellicula
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