Properce, peinture antique, musique médiévale
Petite anthologie poétique du dimanche V
Après la mort la semaine dernière, l'amour ! Je vous propose une élégie magnifique de Properce (Élégies, II, 15 vers 1-10), qui permet beaucoup de son charme à la traduction puisque les sons ne sont plus les-mêmes : même si vous ne parlez pas latin, je vous conseille d'essayer de prononcer au moins les deux premiers vers à voix haute ! Évidemment, si vous connaissez les rythmes (longue brêve brêve ou longue longue), c'est encore plus chantant ! Je propose une traduction ensuite, qui ne doit pas être parfaite, mes années de latin sont derrières moi.
O me felicem ! O nox mihi candida ! Et o tu lectule deliciis facte beate meis ! Quam multa apposita narramus verba lucerna quantaque sublato lumine rixa fuit ! Nam modo nudatis mecum est luctata papillis, interdum tunica duxit operta moram. Illa meos somno lapsos patefecit ocellos ore suo et dixit “Sicine, lente, jaces ?” Quam vario amplexu mutamus bracchia ! Quantum oscula sunt labris nostra morata tuis !
Quel bonheur ! Éblouissante nuit ! Et toi petit lit rendu heureux par mes plaisirs ! Comme furent nombreuses les paroles que nous échangeâmes, contre la lampe Et comme la lutte fut grande, la lumière éteinte ! Car tantôt elle luttait avec moi , seins nus, tantôt elle m'opposait l'obstacle de sa tunique close. Mes yeux glissant dans le sommeil, elle les ouvrit de sa bouche et dit "Est-ce ainsi, paresseux, que tu dors ?" De combien d'étreintes diverses avons-nous mêlé nos bras ! Comme nos baisers se sont attardés sur tes lèvres !
Pour illustrer, une peinture du "Cheval d'Hector" issue du "Cabinet secret" (longtemps interdits de visite par le Vatican) du Musée archéologique de Naples. Avec ça, un morceau de la Renaissance italienne, XIVe siècle je crois, une Tarentaise italienne issue du CS "La Tarentella - Antidotum Tarentulae".
Découvrez la playlist Properce / Naples